PRATIQUE ARTISTIQUE

Originaire du Canada, Alexandre Jeanson a terminé ses études en arts plastiques à l’Université Laval, à Québec, en 2008. Durant sa formation, il a perfectionné ses techniques en photographie et posé les bases de sa pratique personnelle. Ses travaux ont été récompensés par la prestigieuse bourse René Richard, ainsi que la bourse VU octroyée par VU, le centre de diffusion et de production de la photographie à Québec. Alexandre s’est installé à Paris en septembre 2008 dans le but d'enrichir ses expériences dans les domaines de la photographie, de l’art et de la mode. Cette ville lui permet de trouver de nouvelles inspirations et regards qui l’aident à faire évoluer et à perfectionner sa photographie. Ici, il a pu rencontrer et assister des artistes de renom, photographes, coiffeurs, créateurs provenant de divers milieux, avec lesquels il a beaucoup appris. 

Alexandre se définit principalement comme photographe mais réunit également dans ses œuvres plusieurs disciplines artistiques auxquelles il s’adonne. Son univers photographique est peuplé de personnages mystérieux et de situations à la fois inquiétantes et séduisantes. À l’intérieur de mises en scène aux accents baroques, l’artiste crée décors (peinture, installations, etc.), costumes, maquillages, coiffures, coiffes artistiques (faites à base de cheveux et autres matériaux souvent précieux) et objets d’ordre du design, lesquels semblent guidés par un goût pour l’excès et l’insolite. Il utilise souvent le cheveu comme matière première pour la confection de ses installations et objets. 

Ses œuvres, révélant des affinités avec le monde de la mode, baignent dans un clair-obscur évoquant un certain classicisme ; il s’amuse ainsi à aplatir le temps - ou à le suspendre – dans des images frayant avec la fiction, pour faire de sa photo la mémoire d’une scène vivante tirée de l’imaginaire de l’artiste. Il manipule les contradictions avec une aisance déconcertante, presque arrogante, dans des photographies où le glamour et la déliquescence se côtoient et se sourient. Ses œuvres se tiennent pourtant loin de l’ironie ou d’une critique acerbe de la culture contemporaine. En effet, elles utilisent ses codes, elles s’y frottent et s’y introduisent pour mieux maintenir les questions qu’elles soulèvent sans réponses. Chaque mise en scène requiert une préparation en amont conséquente puisqu’Alexandre s’occupe de construire chaque détail de l’image avec un soin méticuleux, de façon à ce qu’il y ait très peu de travail à faire en post production. 

Alexandre mêle tous ces éléments et utilise des techniques qui lui sont propres pour faire vivre un moment particulier au spectateur, stimuler son imaginaire et lui procurer des sensations. Il construit ses images comme un peintre construirait un tableau. Le travail de la lumière, le choix des matières, l’emplacement des différents éléments, le rendu de la peau, tout est réfléchi et a une importance capitale pour que le résultat final s’apparente à de la peinture. Alexandre prête notamment énormément d’attention au choix du papier pour l’impression de ses photos, ce qui accentue cette impression de peinture.